Y a-t-il, comme l’a soutenu Platon, un usage illégitime du langage quand il est employé aux fins de séduire, de manipuler ou d’ensorceler l’auditeur ? Les questions suscitées par la rhétorique à ses débuts se posent aujourd’hui avec plus de gravité encore, à l’heure où les techniques de persuasion ont envahi tous les domaines de notre vie sociale.
I. L’EMPIRE DU DIRE
A. Dire ou séduire, il faut choisir !
Tout à l’opposé de la rhétorique, ensemble de recettes visant à flatter l’auditoire, la philosophie est recherche de la vérité (Platon).
B. Rhétorique et démocratie
La démocratie athénienne libère la parole pour en faire la technique des techniques, la clé de toute autorité.
C. Convaincre pour vaincre
La rhétorique est «la faculté de considérer, pour chaque question, ce qui peut être propre à persuader» (Aristote, Rhétorique).
II. LES RESSORTS DE LA MANIPULATION
A. La théorie de l’engagement
Non seulement nos actes nous engagent, mais ils nous obligent parfois à modifier nos idées ou nos convictions pour rationaliser nos choix a posteriori.
B. Le pari de l’escalade
Le «pied dans la porte» et la «porte au nez» font désormais figure de classiques parmi les techniques de manipulation (R.-V. Joule et J.-L. Beauvois, Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, 2002).
C. Liberté, liberté chérie
Persuader l’autre d’adopter un certain comportement tout en lui laissant croire qu’il demeure absolument libre, tel est le secret d’une manipulation réussie!
Personnellement, je viens juste de commencer ce livre. C'est de la sociologie légèrement vulgarisée et c'est du très bon. Le style est excellent, les idées de réflexion fameuses et les exemples détaillés. Plus qu'un usage pour la manipulation, il permet de comprendre - pour l'instant - que l'on peut presque tout se permettre du moment qu'une prospective a été réalisée antérieurement vis-à-vis du passage à l'acte.