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 D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss

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Thibault Renard

Thibault Renard

Philippe Pinchemel
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D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss Vide
MessageSujet: D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss   D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss Icon_minitimeVen 6 Nov - 1:03

Notre gouvernement, [(cher gouvernement)], convoque un débat sur l'identité nationale. Le thème renvoie à l'histoire culturelle des nations et des Etats, dans notre cas de la France Etat-nation.

Questions :

Quelle est la place des géographes de la branche culturelle dans ce débat?

L'accaparement politique, aux airs de troisième république, de ce thème est-il viable? Ou : Doit-on laisser les historiens et géographes s'occuper de cela?

Quels dangers idéologiques cette volonté politique peut-elle causer?

La baguette et le béret doivent-ils être obligatoires le dimanche?

Plus sérieusement, JE pense que la question d'identité nationale est malvenue pour quatres raisons :

1) Elle va à l'encontre d'une identité européenne en construction

2) Elle est dangereuse au sens où l'identité française doit être vue et construite en opposition à d'autres cultures, différentes, étrangères. Le XXIeim siècle devrait être celui de l'acceptation de l'autre. C'est pas comme ça que les moeurs vont évoluer...

3) Elle va convoquer un malaise discriminatoire. Les visions culturelles vieillies risquent de refaire surface (ex : le "bosh", "l'arabe"). Au diable les vieux débats raciaux. (L'unité dans la diversité)

4) Le débat tombe mal. D'un point de vue conjoncturel, elle va exacerber les tensions sociales nationales et internationales.

La France n'avait pas besoin de ça en plus.


Citation :
Quand Lévi-Strauss dénonçait l'utilisation politique de l'identité nationale


En 2005, Claude Lévi-Strauss prononçait un discours mettant en garde contre les dérives de politiques étatiques se fondant sur des principes d'identité nationale. "J'ai connu une époque où l'identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent", disait-il. Pour Philippe Descola, professeur au Collège de France et qui a succédé à Claude Lévi-Strauss à la tête du laboratoire d'anthropologie sociale, "c'est sa double expérience, personnelle et politique d'un côté et d'ethnologue de l'autre, qui a conduit Lévi-Strauss à récuser et vivement critiquer l'accaparement, par des Etats, de l'identité nationale".

Philippe Descola : Lévi-Strauss a été très marqué dans sa vie personnelle par l'échec des démocraties européennes à contenir le fascisme. Alors qu'il avait été tenté par une carrière politique – il était un des espoirs de la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière) lorsqu'il était étudiant et avait tenté de mener une campagne électorale dans les années 1930, interrompue par un accident de voiture –, il a expliqué par la suite qu'il s'était senti disqualifié pour toute entreprise politique pour n'avoir pas su comprendre le danger des idéologies totalitaires pour les démocraties européennes. Il a également été contraint à l'exil par les lois raciales de Vichy, donc il a pu mesurer, dans sa vie et dans sa personne, ce que signifiait l'adoption par des Etats de politiques d'identité nationale.

Par ailleurs, toute son expérience d'ethnologue montre que l'identité se forge par des interactions sur les frontières, sur les marges d'une collectivité. L'identité ne se constitue en aucune façon d'un catalogue de traits muséifié, comme c'est souvent le cas lorsque des Etats s'emparent de la question de l'identité nationale. Les sociétés se construisent une identité, non pas en puisant dans un fonds comme si on ouvrait des boîtes, des malles et des vieux trésors accumulés et vénérés, mais à travers un rapport constant d'interlocution et de différenciation avec ses voisins. Et c'est cette double expérience, personnelle et politique d'un côté et d'ethnologue de l'autre, qui l'a conduit à récuser et vivement critiquer l'accaparement, par des Etats, de l'identité nationale.

Le thème de la diversité culturelle lui était cher. Or ses écrits n'ont pas toujours été très bien compris, notamment Race et Culture, dans lequel il affirme le droit de chaque culture de se préserver des valeurs de l'autre…

Claude Lévi-Strauss a été un des artisans, après la guerre, de la construction d'une idéologie à l'Unesco qui rendrait impossible les horreurs de la seconde guerre mondiale et ce qui l'avait provoquée : le racisme et le mépris de l'autre. C'est dans ce cadre qu'il a rédigé deux ouvrages. Le premier, Race et Histoire, met en forme le credo de l'Unesco : il n'y a pas de race. S'il existe des différences phénotypiques, celles-ci n'ont aucune incidence sur les compétences cognitives et culturelles des différentes populations. Ce qui compte, c'est la capacité à s'ouvrir à autrui et à échanger de façon à s'enrichir de la diversité culturelle.

Le deuxième texte, Race et Culture, visait à préciser certains aspects du premier, mettant l'accent sur le fait que pour qu'il puisse y avoir échange et contraste entre sociétés voisines, il faut qu'elles conservent une certaine forme de permanence dans les valeurs et les institutions auxquelles elles sont attachées. Lévi-Strauss voulait souligner que l'échange n'implique pas l'uniformisation. Quand il est entré à l'Académie française, on lui a reproché d'intégrer une institution vieillotte. Or il répondait que les rites et les institutions sont fragiles et que par conséquent, il faut les faire vivre. Il portait, sur les institutions de son propre pays, un regard ethnographique, le "regard éloigné", celui que l'on porte sur des sociétés distantes.

L'incompréhension du texte Race et Culture ne vient-elle pas aussi d'une confusion entre identité et culture ?

C'est en Allemagne, au XIXe siècle, que le terme de culture se développe comme concept et comme outil politique. A l'époque, l'Allemagne est travaillée de toutes parts par la question de l'unité nationale. Les intellectuels germanophones s'emparent de la notion de culture pour définir ce que serait le creuset d'une nation allemande à venir. En France ou au Royaume-Uni, en revanche, le terme était très peu usité. On parlait plutôt de civilisation.

La notion de culture a migré de l'autre côté de l'Atlantique avec la première génération d'anthropologues américains – tous d'origine allemande. C'est avec sa fortune dans l'anthropologie américaine qu'elle est revenue en Europe après la guerre. Lévi-Strauss a lui-même fait usage de cette notion de culture, à la fois dans une tradition classique philosophique et dans un sens technique, celui de la tradition allemande.
En Europe, le principe de culture – qui est une façon propre à l'Occident de penser l'identité – a rencontré un succès imminent, avec l'inconvénient de faire croire que les identités sont constituées de systèmes clos. La tradition muséologique a joué un rôle dans ce sens. Croire que l'on peut mettre une culture dans un musée en réunissant des objets à l'intérieur de quelques vitrines est extrêmement réducteur.

Y a-t-il dès lors des alternatives à ce concept de culture ?

Je m'efforce de dépasser ce dualisme entre nature et culture au sein duquel nous sommes plongés. Pour y échapper, il faut imaginer une façon pour les collectifs à la fois humains et non humains de construire ensemble des destinées, des projets. Lévi-Strauss insistait beaucoup sur le fait que c'est dans le rapport aux animaux et aux plantes que se construit l'humanité. C'est dans ces systèmes d'interaction qu'on peut concevoir une façon nouvelle d'appréhender la vie sociale. Ce chantier a été rendu possible grâce à la pensée et l'œuvre de Claude Lévi-Strauss et on peut espérer qu'il aura des conséquences politiques.

Propos recueillis par Mathilde Gérard pour le quotidien Le Monde
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MessageSujet: Re: D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss   D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss Icon_minitimeVen 6 Nov - 2:20

a mon avis (on aura confirmation bientot), c'est juste une annonce de plus sans conséquence autre que de récupérer l'éléctorat de Mr ou Mlle lepen pour mars 2010. mais le coup de la marseillaise obligatoire, ca sent déja sacrément mauvais en effet.
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felixcpp

Anaximandre
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MessageSujet: Re: D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss   D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss Icon_minitimeVen 11 Mai - 22:33

Je cours acheter "Race et Culture"................ bounce ............ bounce ........... bounce
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MessageSujet: Re: D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss   D'une pierre deux coups : L'identité nationale et la vision de Claude Lévi-Strauss Icon_minitime

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