Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête

Auteurs : Sylvie Brunel & Jean-Robert Pitte


Depuis longtemps les géographes contestent le catastrophisme qui s’appuie sur les constats et prédictions de certains savants, souvent enfermés dans leur spécialité et refusant d’admettre la réalité de l’évolution de la planète.
Ils ne nient pas les changements environnementaux qui se produisent en ce moment, en particulier dans le domaine climatique, ni la part de responsabilité qui revient aux sociétés humaines en la matière. Ils constatent en revanche que la rapidité des progrès techniques donne beaucoup plus de moyens aux hommes de s’adapter aux évolutions naturelles ou anthropiques en cours et d’en tirer profit, d’enrayer certaines de leurs conséquences fâcheuses et de restaurer des dégradations que l’on qualifie trop rapidement d’irréversibles. Attachés aux faits, ils constatent que la population de la planète atteindra bientôt les 7 milliards, vivant plus longtemps et dans de meilleures conditions que les 3 milliards d’il y a 40 ans.
Voici quelques thèmes qui seront abordés, chacun par un géographe.
Maîtriser les risques environnementaux, Yvette Veyret, Université de Paris X-Nanterre.
Que faut-il penser du réchauffement climatique ? Martine Tabeaud, Panthéon-Sorbonne.
Les océans sont-ils déréglés (niveau des eaux, pollutions, richesses halieutiques, etc) ? Alain Miossec, Recteur de l’Académie de Rennes.
Va-t-on manquer d’eau douce ? Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’Eau.
La biodiversité est-elle en péril ? Georges Rossi, Université Michel de Montaigne, Bordeaux.
Une bonne forêt est-elle une forêt bien exploitée ? Paul Arnould, ENS Lyon.
7 milliards d’hommes : la terre est-elle surpeuplée ou vieillissante ? Gérard-François Dumont, Paris-Sorbonne.
Peut-on nourrir correctement la multitude humaine ? Les défis du développement, Sylvie Brunel, Paris-Sorbonne.
Pour une vision optimiste de la croissance, Frédéric Teulon, directeur de la recherche à l’IPAG...
Un livre en association avec la Société de géographie.
Paris, JC Lattès. 353 pages, 14 x 22,5 cm, broché.

Prix : 18,05 €

Martine Tabeau et J.-R. Pitte ont été invités à l'émission "La Tête au Carré" sur France Inter pour parler de ce livre. On peut l'écouter en suivant ce lien :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/lateteaucarre/index.php?id=96952

Salut à tous.

J'ai été assez étonné par l'approche développée dans ce livre que j'apprécie diversement. A la fois la remise en cause du catastrophisme est une très bonne chose, avec moult exemples d'instrumentalisation scientifique mais d'un autre côté, si les auteurs déclarent croire aux dérèglements climatiques (pour ne pas se faire taxer de négationnistes, à mon avis) ils ne proposent aucune solution si ce n'est : on ne connait pas les mécanismes de réponse de la Terre, il nous faut attendre et faire des recherches plus approfondies. Aucune proposition constructive donc, propos assez consensuels dans l'ensemble (vraiment pas révolutionnaire, on entend la même chose depuis que je suis en L1, la recherche avance cependant), loin des apports que peut réellement apporter la géographie en matière de développement durable (lire Jacques Lévy, par exemple).

Finalement, un recentrement du débat, c'est sûr. Une remise en cause du catastrophisme humanitarien, grand credo de S. Brunel, c'est certain. Un pamphlet pour un retour au calme et finalement une demande d'inaction.
Au contraire, nous pouvons et devons agir, la géographie doit et est la seule à pouvoir montrer la compatibilité entre développement et environnement de part son objet même.
Je suis relativement déçu de cet ouvrage résolument géo humaine à une époque où la géo physique est nécessaire, si ce n'est la géo tout court (la combinaison des deux).

Voili, voilou, par contre, j'en conseille vivement la lecture, notamment à ceux qui ne sont pas spécialistes de la question du DD, ça fait réfléchir tout de même et puis c'est très facile à lire.

Reno.

Je n'ai pas encore lu ce livre mais j'ai lu un petit compte-rendu du colloque et cela m'a refroidie :
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2518_catastrophes_naturelles_geographes_changement_climatique.php

Les commentaires sont intéressants aussi et des géographes se prononcent contre les conclusions de cette conférence.

Je ne vois pas du tout en quoi cet ouvrage est utile à ce que l'on appelle Humanité.
Je crois même que l'on peut voir dans ce livre quelque chose de très politique.
Je le trouve scandaleux, non parce que je ne suis pas d'accord en tant que biologiste avec les auteurs mais parce qu'ils pronent la non-action, l'aveugle espérance en ce que la science peut tout (notamment concernant le traitement de déchets radioactifs, pure spéculation). Je serais curieux de voir où est-ce que ces scientifiques trouvent leurs financements. Au risque de paraître un adepte de la théorie du complot (ce que je ne suis absolument pas bien au contraire), désolé, mais comme on dit, c'est le nerf de la guerre, on ne peut plus nier cette évidence.