Bonjour,

Je ne sais pas si ce sujet a déjà été abordé, mais..

Je lis en ce moment l'Article de Yannick Sencébé et Denis Lepicier : Migrations Résidentielles de l'urbain vers le rural en France: différenciation sociale des profils et ségrégation spatiale.

Mais je peine à comprendre en quoi ce type de mobilités est créateur de ségrégation spatiale,

Est-ce que quelqu'un veut bien m'avancer son explication (clairement:P ) et quels sont vos avis personnels à ce sujet?


Merci

Voici l'article:
http://www.espacestemps.net/document2270.html

Que ne comprenez-vous pas?

Merci Vellavius, c'est bien cet article!

Alors, je ne comprends pas par quel processus les mobilités résidentielles créent de la ségrégation spatiale. Il y a des moments où les auteurs semblent dire qu'il a de la mixité dans les nouveaux quartiers résidentiels, mais à la fin on conclut qu'il y a un phénomène de ségrégation. Dans quels cas ? Et par quel processus ?

Je n'ai pas lu l'article mais je devine à peu près de quoi il est question :

-> pression foncière dans les villes

-> difficulté pour subvenir aux besoins élémentaires

-> détérioration de l'environnement social

-> exclusion ou auto-exclusion soit exil

-> où? Là où c'est moins cher et depuis où on peut tout de même continuer à aller au travail.

-> le péri-urbain devient cher, certaines banlieues sont peu attrayantes

-> le rural est choisi, reste à savoir si on continue à faire 1h30 de trajet le matin et le soir ou si on recommence une vie dans un environnement nouveau et sans formation adéquate.

Merci Thibault, ton explication est très claire!

Les auteurs distinguent divers types de migrants, selon la classe sociale, l'âge, les différentes motivations, etc... mais je pense qu'au fond ce qu'il y a à retenir est bien résumé dans ton schéma!



J'en profite pour faire ma 2° question en rapport avec cet article:
Quel est la différence entre motilité et mobilité? La définition de Kaufmann: « la manière dont un individu ou un groupe fait sien le champ du possible en matière de mobilité et en fait usage pour développer des projets. » (paragraphe 11) ne m'a pas vraiment éclairé...

La mobilité est l'action de se déplacer; la motilité est tout ce qui permet le déplacement (imaginaire, moyens, ...).


Pour revenir à la première question -il faudra que je lise plus en profondeur l'article-, il faut bien sûr prendre en compte les catégories de migrants. Globalement, il y en a 4 sortes: les actifs (qui travaillent sur place ou en ville), les retraités, les populations fragilisées et les étrangers, cette dernière catégorie recoupant les trois autres. Tous ces groupes se retrouvent dans la nécessité de se trouver à proximité d'une ville, des moyens de communication pour s'y rendre et dans l'espoir d'une autre vie.
On peut illustrer cette ségrégation avec quelques exemples.
Prenons ce qui se passe actuellement dans l'extrême-est de la Haute Loire, à la limite de la Loire (voir les cartes de l'article). Des populations aisées du Stéphanois sont venues s'installer dans ce département voisin créant une augmentation de la demande sur le foncier, entraînant la hausse du coût de celui-ci. De ce fait, accéder à la construction devient presque réservée à des populations aisées, ayant leur emploi en ville alors que les populations locales, à revenu moindre, sont de plus en plus exclues de cette accession. D'autre part, la fuite de populations fragiles des villes vers ce rural est rendu plus difficile (pas impossible du fait des locations, mais n'oublions pas que celles-ci sont plus rares en milieu rural, tout comme les logements sociaux). Nous avons ainsi une ségragation spatiale qui est conséquence.
Autre exemple, sans localisation, qui reprend l'exemple de Thibault: renchérissement des centres urbains, rejet des catégories fragilisées en périphérie, et pour certaines vers le rural donc, souvent le rural déshérité ou profond. De ce fait, la ségrégation spatiale est ici cause et conséquence: la cause -> gentryfication des centres avec élimination de populations moins aisées, conséquence -> cantonnement de ce rural dans la précarité avec l'arrivée de ces populations qui renforcent les difficultés.

Leur article ne peut être qu'au pluriel devant la diversité des situations.

Voilà, c'est comme ça que je comprends les choses, et je ne dis pas que je ne me trompe pas; j'y reviendrai peut-être lorsque je me serai approprié cet article.

Merci beaucoup Vellavius! Cette réponse me satisfait déjà amplement! Mais si tu reviens sur cet article, je veux bien lire tes nouvelles impressions!

Bonne journée