Observez ce qui se passe en ce moment dans les pays arabes, car c’est un cours de géostratégie en accéléré. Voilà des populations arabes qui veulent briser les chaînes de la tyrannie, retrouvent leur fierté les unes après les autres et démontrent leur ras-le-bol de leur vie de misère. Pourtant, même si ces peuples ont toutes les raisons de croire à
leur victoire, ils ne sont pourtant pas assurés d’accéder à leur rêve pour deux raisons imbriquées l’une dans l’autre : le pétrole et l’épouvantail islamiste.

Primo, la majorité du pétrole mondial est contrôlée en gros par des régimes dictatoriaux dans les pays arabes. La chute de ceux-ci entraînerait par effet domino la déstabilisation des royaumes du pétrole qui seraient, selon la théorie colportée par les faucons de tous bords, envahis par des régimes à la taliban. Ce qui nous mène au deuxième point : l’islamisme.

En effet, Israël ne voudra point se défaire de ses marionnettes à la Moubarak, les remparts par excellence contre l’ennemi numéro un de l’État hébreu : l’islamisme !
C’est donc à cause d’un calcul purement géostratégique que peut-être les Américains vont favoriser le maintien de certains régimes despotiques avec d’autres marionnettes qui les gèreront comme des tribus, voir comme leurs exploitations.

Une autre fois, l’histoire se refait. Après avoir cautionné dans le passé des dictateurs partout dans le monde pour défendre ses intérêts vitaux, le département d’État américain serait en train d’échafauder une solution abracadabrante pour maintenir le statu quo et ainsi éviter une crise pétrolière et permettre à Israël de dormir en paix!

Pourtant, si l’Oncle Sam maintenait le statu quo, ce serait comme donner un regain d’énergie inattendu aux recruteurs d’Al-Qaïda. C’est la démonstration par 1 + 1 = 2 que le «diable» américain est à la solde d’Israël. Et
donc, c’est comme fournir du viagra qui revigorerait la montée intégriste dans la région alors que la tendance inverse s’était enclenchée pour la nébuleuse intégriste dans cette contrée (voir mon prochain billet).

Ce qui me taraude le plus dans la tournure que risquent d’emprunter les événements dans les pays arabes, c’est qu’avec tous les moyens de communication quasi instantanés dont dispose le département d’État américain, on assiste à un dialogue de sourds. Les stéréotypes, les préjugés et les malentendus historiques ont la peau dure ces temps-ci! Le respect de la volonté des peuples et le rapprochement des civilisations peine à se faufiler entre les méandres de cet absurde. Hélas!

Hélas, Israël n'interviendra pas en Syrie, hélas c'était certainement sa dernière chance d'obtenir le calme dans la région.