Les zones naturelles d'intérêt écologique, fauristique et faunistique sont très développées en France. Elle ont été créées en 1982 pour tenter de dresser l'inventaire des lieux, des milieux naturels remarquables.
Il existe deux types de ZNIEFF :

- Les Znieff dites de type 1 sont des secteurs d'une superficie généralement limitée, caractérisés par leur intérêt biologique remarquable, c'est à dire par la présence d'espèces ou de milieux rares caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional.

- Celles de type 2 sont, elles, de grands ensembles naturels (massif forestier, vallée, plateau, estuaire, etc.) riches et peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.

Donc cela servirait à donner des informations exhaustives sur les milieux pour limiter les impacts des aménagements humains sur ces territoires délimités.

J'ai l'impression que c'est vraiment une mise sous cloche des paysages. On évite même de détruire certains lieux en faisant des "écoducs' tunnels limitant l'impact de l'homme sur l'environnement...
Vous en pensez quoi ? Mettre sur cloche des paysages c'est impossible : un paysage se créé, se modifie en permanence, l'homme participe activement à modifier les paysages. Quels intérêts à en faire des écomusées à air libre?
Protéger tout et n'importe quoi cela ne va pas aider la décentralisation : création de routes, extension de l'urbain etc etc. Pourtant à travers le polycentrisme maillé on y vient... Alors est-ce qu'on veut finalement choisir ou s'interdire cette sorte d'aménagement que la DATAR veut mettre en place sous prétexte qu'une forêt ou qu'une sorte de campagnols vit là?

En Bretagne, les ZNIEFF représentent plus de 17% du territoire...

Pour avoir bossé un peu en aménagement, je dirais que les ZNIEFF ne servent en général pas à grand chose, à part qu'on informe les élus et décideurs qu'il en existe sur le territoire qu'ils souhaitent aménager. On est loin de la mise sous cloche ! Surtout les ZNIEFF de type II (dont doit être couverte la Bretagne à 17%), qui elles sont à peine prises en compte dans les projets d'aménagement (routes, lotissements, zones industrielles, etc.). Quand il y a une ZNIEFF de type I, qui sont plus rares et surtout de très petite taille en général, surtout dans les zones très anthropisées, on regarde d'un peu plus près avant de décider d'un aménagement, et parfois ça peut éventuellement influencer le tracé d'une autoroute ou d'une voie ferrée.
Les réserves naturelles et APPB (Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope) sont autrement plus contraignants que les ZNIEFF, mais ils sont aussi beaucoup plus rares et difficile à mettre en place !

"une mise sous cloche des paysages" au sujet des ZNIEFF : en effet tu exprimes là un point de vue que trop de géographes - à mon goût - partagent... Et si notre discipline, par réaction à la période de son histoire où le déterminisme environnemental triomphait, s'est beaucoup "anthropocentrée" ; le chemin inverse devrait être salutaire pour nous tirer de mauvaises aventures qui ne manqueront pas de survenir si nos aménagistes continuent à faire aussi peu de cas de l'environnement en général...
Sinon les concepts à creuser ici, sont essentiellement :
biodiversité, ressources du vivant accessibles pour les générations futures, trames vertes et bleues...

Oui mais aussi ce que tu soulèves est important, mais il y aussi des problèmes sociaux, économiques et urbains qui font que le social, les gens, leurs modes de vie et leurs cultures ne peuvent être figés.

Cette tension entre la conservation et le statu quo est difficile à gérer, mais il faut quand même voir qu'aujourd'hui on a tendance à tout patrimonialiser, ce qui peut poser problème dans certains cas.

Le partage de l'espace, notamment agricole et naturel, entre les différents acteurs me semble être une bien meilleure solution. Voir à ce sujet Yvon le Caro et sa thèse sur les Loisirs en espace agricole, lecture très stimulante.

Fort heureusement aujourd'hui, toute tentative de patrimonialisation ne résulte pas en muséification, et les suisses aiment bien citer la réserve de biosphère de l'Entlebuch, près de Berne, comme modèle de réussite de conciliation entre les besoins du milieu et ceux des sociétés. mais je ne connais pas plus que ça cet exemple.

Le système "parties prenantes" est séduisant a priori ; cependant en France je doute fort qu'elles soient d'égales forces, les acteurs économiques - FNSEA, chasseurs, secteur automobile... - passant largement avant les associations environnementales, et le dispositif ZNIEFF me semble la moins mauvaise solution, en l'espérant conservatoire, sans mauvais jeu de mots !
Pour ce qui concerne les systèmes agraires et leur impact environnemental, biodiversité et patrimoine agronomique font bon ménage chez moi désormais, aprés la lecture de l'ouvrage de Marc Dufumier sur les agricultures des tiers mondes, 2004 éd Karthala : le lacage des méthodes de l'agro business occidental partout dans le monde me semble bien dangereux...

hou! diffusion du modèle productiviste occidental je voulais dire...
Et je rajouterai aussi, comme grief, l'intensité en capital des systèmes agraires "dominants" - ricain, brésilien... - qui deviennent extensifs le plus souvent, ce qui n'optimise pas la réponse aux besoins planétaires alimentaires de + en + pressants, avec des rendements perfectibles...

Histoire de contribuer (à retardement) à vos réflexion sur les ZNIEFF, je vous recommande cet article récemment paru sur cybergeo :
http://cybergeo.revues.org/index23052.html
ça fait réfléchir !