Je voudrais apporter quelques explications sur cette photographie : pourquoi je l’ai inscrite au concours ?
Je trouve qu’il peut être intéressant, avec des élèves (Seconde ou Première, voire collège), de proposer un exercice d’observation en vue de la construction d’un modèle graphique (avec apports d’autres photographies ou documents sur cet estuaire et d’autres photos sur d’autres estuaires de l’Europe du Nord-Ouest pour comparer : similitudes aboutissant à une modélisation, différences locales pour souligner l’importance des contextes locaux comme l’étendue et la composition de l’hinterland).
- l’observation des deux rives : un fleuve large, méandre en arrière-plan, une péniche en circulation vers l’aval, une autre accostée sur la rive droite, un bac en rive gauche, et surtout une dissymétrie entre les deux rives : industrie en rive droite /habitat d’un village traditionnel, peu actif, en rive gauche.
- les recherches sur cartes et sur autres photographies : deux activités très différenciées : activités portuaires et industrielles sur la rive droite, activités touristiques en rive gauche (Honfleur, Trouville et Deauville face au Havre et Notre-Dame de Gravenchon). Une raffinerie importante face au parc régional des Boucles de Seine et du marais Vernier, espace en réserve.
- les risques : risques industriels (pollution de l’air visible ici, plan Vigipirate qui a fait flouter les installations pétrolières sur Géoportail par exemple)
- les communications : d’une part, l’ouverture aux échanges extérieurs (importation d’hydrocarbures) ; d’autre part, un risque d’enclavement des espaces estuariens (pays de Caux en rive droite, pays d’Auge en rive gauche) pour leurs communications terrestres résolu par des passages du fleuve : ponts de Tancarville à proximité, de Normandie en aval, de Brotonne en amont, en plus du bac de Quillebeuf (activité réduite, d’emploi de proximité). Un réseau autoroutier dense : A131 par Tancarville, A29 par pont de Normandie reliée à l’A13 pour les connections avec les régions voisines.
- les héritages : cette différenciation spatiale entre les deux rives est relativement récente, comme pour tous les estuaires : la spécialisation industrielle a restreint l’activité balnéaire et touristique du Havre, mais comme à Saint-Nazaire, elle est de nouveau réhabilitée.
De la même manière, des dynamiques actuelles peuvent être étudiées : Honfleur peut être comparé à Paimboeuf pour l’estuaire de la Loire : réussite touristique et patrimoniale pour l’un / orientation hésitante entre tourisme et activité économique pour l’autre. Ou le marais Vernier /le pays de Retz (ou la Brière), le bac de Quillebeuf – Gravenchon / celui d’Indre –La Montagne sur la Loire (Royan/Le Verdon pour la Gironde ?),…
- une modélisation de l’espace estuarien : suite à une comparaison avec la Gironde et la Loire.
Voilà quelques apports géographiques à partir d’une photo de paysage.