Ici vous pouvez partager votre expérience lors de l'oral de leçon HP.

Donc je suis tombé sur André Siegfried. C'est un géographe que je connaissais un peu déjà puisqu'on y a consacré un article de géographie électorale sur penserlespace.com

J'ai pris des risques sur la problématisation : "Mais plus que d'insister sur la marginalité - le mot est fort - de Siegfried, il convient de s'interroger sur les apports de ce dernier à la géographie et plus particulièrement de se demander si, dès le début du XXe siècle, sa conception de l'espace géographique l'amena à formuler l'esquisse d'une géographie sociale."

I - Un intellectuel souvent qualifié de marginal (mais je ne suis pas certain de cette formulation)

A. Géographie et politique : une formation duale
B. Des travaux marqués par l'interdisciplinarité
C. La question de l'intégration à l'école de géographie française

II - Une approche globale du social par la géographie politique

A. La méthode multifactorielle
B. La mise en carte des données : l'exemple de l'Ardèche (documents projetés)
C. Des interprétations hâtives et fausses de l'oeuvre de Siegfried

III - Une réappropriation tardive mais soutenue

A. Gottmann : le cloisonnement du monde (la mise en théorie des idées de Siegfried)
B. Une relecture disciplinaire (à partir 80')
C. De nouvelles perspectives (nouveaux facteurs explicatifs, et j'aurais du parler des nouveaux débats sur l'échelle du vote... mais je suis passé à ma conclusion rapidement)

Conclusion non totalement finie mais l'essentiel à été dit... Après je sais que Mr Laslaz abhorre ça...

L'entretien a été plus difficile que l'exposé puisque beaucoup de questions portaient sur des points de détails ou sur une partie du sujet que je n'avais pas traité : notamment son penchant pour les courants nationalistes. Je n'ai notamment pas su répondre à la question : qui est Maurice Barrès ? D'ailleurs, en connaissant son parcours ça ne m'étonne pas que je m'y sois jamais intéressé...

J'ai senti que durant l'entretien je pouvais gagner des points mais j'arrivais sans doute aux limites de mes connaissances...

Puis une autre membre du jury est revenue sur des questions plus simples en fin d'entretien. Elle m'a orienté sur Gottmann sur lequel je connais à peu près tout.

Avec la fatigue j'ai parlé de "conurbation" pour parler de la mégalopolis américaine............ Du coup, bien entendu elle m'a reprise... J'ai fini par dire que c'était plusieurs villes qui finissaient par s'étendre et se rejoindre pour former un vaste ensemble contiguë morphologiquement. C'était donc différent de la mégalopole plus fonctionnelle et qui servait à expliquer les facteurs de la puissance américaine. Mais c'était moins une... Il faut vraiment faire bien attention à lutter jusqu'au bout car parfois on est amené à dire de parfaites âneries.

Bravo, je n'aurais pas aimé tomber sur un "sujet-géographe", et ton plan détaillé m'a l'air de bien tenir la route... Après, c'est le HP. 


"Parfois on est amené à dire de parfaites âneries."

Tout à fait, et derrière on voudrait disparaître 10 pieds sous terre parce qu'on se dit que c'est horrible, comment on a pu sortir ça après tout ce boulot, on a un petit complexe d'imposture... Mais il faut relativiser, c'est le "jeu" et les conditions de préparation, de passage et l'enjeu nous y poussent. En plus dans ton cas c'était pas une vraie bêtise, puisque la Mégalopolis est bien une conurbation. 

Sur le fond des rapports entre géographie et nationalisme, j'avais lu sur un panneau d'exposition dans le hall de l'Institut de Géo un extrait de la correspondance d'un géographe nazi et d'un géographe français dans la 2ème moitié des années 30, je sais plus si c'était Siegfried ou de Martonne. L'éloignement progressif faisait vraiment penser au bouquin de Kressman Taylor, Inconnu à cette adresse, et le Français terminait sa dernière lettre en répondant au "Heil Hitler" de l'Allemand par quelque chose comme "vous concluez en rendant hommage à un simple homme, je conclue en rendant hommage à la Science universelle", c'était assez fort.