Je vous propose ici de recenser les films ayant un rapport direct ou indirect et un intérêt quelconque avec la géographie.

Sur la surpopulation et le tarissement des réserves naturelles, l'œuvre d'anticipation de Richard Fleischer (1973), Soleil Vert, avec Charlton Heston. Les habitants de New York, ne pouvant se nourrir que d'un aliment de synthèse, sont dépendants d'une grande entreprise.

C'est dingue, c'est le prochain film que j'ai prévu de voir, quelle coincidence !
Que pensez-vous de ce film Mécène ?

Il est intéressant à bien des égards. Il traduit l'inquiétude face à la progression fulgurante de la population mondiale et le rapport avec la nourriture. En fait, ce n'est pas ce trait qui marque le film lorsqu'on le regarde. C'est davantage l'extrême dépendance des hommes face à une immense entreprise (celle qui produit le seul aliment que les hommes mangent, le Soleil Vert). L'Etat, comme dans 1984, est totalitaire et dirige l'action des hommes qui, lorsqu'elle est violente, est réprimée dans le sang. Les hommes mangent par nécessité, pour survivre, le plaisir a en quelque sorte été aboli par l'action de l'homme.

Bref, un film qui touche à de nombreux sujets nous intéressant : pollution, population trop nombreuse, inégale répartition des richesses, tarissement des ressources, régime étant devenu totalitaire.

D'ailleurs, tu auras sûrement un recul sur la question puisque tu as étudié la question "Nourrir les hommes" pour le Capes.

J'apprécie énormément la démarche de Chris Marker, surtout celle qu'il développe dans Sans Soleil, film dans lequel il confronte la temporalité à la territorialisation de l'espace. Il croise son regard entre un PMA (à l'époque) qu'est la Guinée-Bissau et le Japon. Son soucis anthropologique l'emmène sur le thème de la relation au territoire reprenant entre autres certaines thèses éthologiques comme la différenciation entre une approche des sociétés plutôt "grégaires" (protégées par le groupe) et celle des sociétés "territoriales" (protégées par leur contrôle de l'espace) ; on y voit évidemment toute l'animalité dans l'appropriation de l'espace à travers - notamment - la fête. Je pourrais développer mais je vais mettre en ligne mon exposé sur la famine.

Un film intéressant en ce moment sur les écrans : "Même la pluie" d'Iciar BOLLAIN. Trois films en un :
- le tournage d'un film en Bolivie
- film sur la conquête espagnole (prise de parti pour la défense des Indiens)
- la guerre de l'eau de Cochabamba qui éclate en plein tournage, avec des figurants du film qui se retrouvent meneurs de ce mouvement social.
Ce qui, de ce fait, pose la question de l'engagement militant face à l'actualité de cette équipe de tournage.
Si la fin est mal maîtrisée (n'est pas Inarritu qui veut), l'intérêt historico-géographique en fait un très bon film à voir par des élèves de Seconde, ce que je vais faire la semaine prochaine.

Une ville à la mode en ce moment sur les écrans : Le Havre. Avec deux beaux films très géographiques, au sens de l'espace vécu, perçu, rêvé : La Fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy (il sort bientôt en DVD) et actuellement Le Havre d'Aki Kaurismäki. Et un bel article dans Libération :

http://www.liberation.fr/societe/01012378378-un-havre-de-fables-cinematographiques

Dans un tout autre domaine géographique, un splendide documentaire en salle actuellement :
Jon face aux vents de Corto Fajal (la vie menacée des éleveurs de rennes en Scandinavie).

Comme il fait bon aimer la géographie en ce moment...

Bonnes fêtes de fin d'année à chacun