On connait tous les théories de Christaller ou même la loi de Reilly ou les lois gravitaires, qu'est ce donc rellement qu'une théorie en géographie ou plutot que doit elle contenir pour exister ?

Je suis entrain de lire un bouquin qui traite de cette question en ce moment :

Dauphiné A. (2003), Les théories de la complexité chez les géographes, ed. Economica.


Là je ne l'ai pas sous les yeux. Mais grosso modo d'après mes quelques notes : Il y a l'idée qu'une théorie est une abstraction de la réalité, et qui est faite d'un ensemble de lois interdépendantes.

En général elle se place dans un raisonnement déductif, le terrain ayant une place secondaire : « le géographe n’est pas un marcheur, mais un être doué de raison » .

Le but est de dégager des lois d'organisation de l'espace, en postulant que "tout est mathématisable".


Cet auteur considère en effet que les théories sont indispensables à la géo. Mais personnellement je trouve que c'est une idée un peu dépassée aujourd'hui. Considérer que l'attention portée aux acteurs doit être secondaire, c'est se prendre pour un semi-dieu capable d'omniscience. La géographie sans ses acteurs, je n'en vois pas l'utilité, ce sont bien les acteurs qui font les relations à l'espace ou au territoire. Les déconsidérer, c'est ne pas voir une partie de la réalité : l'espace n'est pas un substrat abstrait, sur lequel se meuvent selon des lois des individus tout aussi abstraits...

bache a écrit:

Je suis entrain de lire un bouquin qui traite de cette question en ce moment :

Dauphiné A. (2003), Les théories de la complexité chez les géographes, ed. Economica.


Là je ne l'ai pas sous les yeux. Mais grosso modo d'après mes quelques notes : Il y a l'idée qu'une théorie est une abstraction de la réalité, et qui est faite d'un ensemble de lois interdépendantes.

En général elle se place dans un raisonnement déductif, le terrain ayant une place secondaire : « le géographe n’est pas un marcheur, mais un être doué de raison » .

Le but est de dégager des lois d'organisation de l'espace, en postulant que "tout est mathématisable".


Cet auteur considère en effet que les théories sont indispensables à la géo. Mais personnellement je trouve que c'est une idée un peu dépassée aujourd'hui. Considérer que l'attention portée aux acteurs doit être secondaire, c'est se prendre pour un semi-dieu capable d'omniscience. La géographie sans ses acteurs, je n'en vois pas l'utilité, ce sont bien les acteurs qui font les relations à l'espace ou au territoire. Les déconsidérer, c'est ne pas voir une partie de la réalité : l'espace n'est pas un substrat abstrait, sur lequel se meuvent selon des lois des individus tout aussi abstraits...

C'est toute la différence qu'il existe entre d'une part l'idée de théorie dite macroscopique ou relevant du global et d'autre part le micro qui se refere à des objets differents ayant leur propre conscience.
On ne peut pas nier les deux car les deux existent mais en même temps, il pourrait être interessant de postuler à une théorie micro-macro intégrant les deux et c'est un peu ce que proposent les SMA ou les automates cellulaires simuler le global à partir du local mais alors quelle vérité pour le global si seul une logique d'acteurs l'emporte ?

L'entropie propose des idées voisines ou chaque particule a une trajectoire indépendante de celle de sa voisine. On aboutit alors à un desordre plus ou moins chaotique. Quelle conséquence, la maximisation de l'entropie conduit à une loi à l'echelle macro souvent cela est le cas en geo ou en economie.
Alors dans ces conditions que doit on privilegier le macro ou le micro peut être ni l'un ni l'autre.

Une théorie peut-être utile, justement dans la mesure où il existe un décalage avec la réalité. Cibler et comprendre les différences entre la théorie et le réel permet d'en savoir plus sur ce qui n'a pas été pris en compte : acteurs, enjeux, buts, moyens, etc.

Le raisonnement par induction a trop de limites pour fonder une théorie valable.

Le problème c'est lorsqu'une théorie fausse s'affirme et devient axiome.

Thibault Renard a écrit:

Le problème c'est lorsqu'une théorie fausse s'affirme et devient axiome.

mais generalement la nature est bien faite et des qu'une idée est suspecte ou qu'elle n'est que approximative elle ne passe pas ou n'est pas acceptée par les autres donc sur le temps long elle ne resiste pas.
Par ailleurs attention au vocabulaire car il existe une réelle différence entre théorie et axiome.
L'axiome est une intuition qu'il est impossible de demontrer comme par exemple la constante de Zahavi en economie si on cherche à établir une analogie avec les sciences dures. Par contre une théorie est la résultante d'une démonstration ou plus communément d'un raisonnement déductif comme on a pu le dire au début.

Ou alors peut être avais tu dans l'idée que la non demonstration ou lapproximation d'une idée pouvait conduire à une pure intution derivant vers de "l'axiomatique" et fausse de surcroit.

oui c'est ce à quoi je pense