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 Débat du mois de mars 2012 : Analyse Quantitative vs Analyse Qualitative en Géographie

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Masterone

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MessageSujet: Débat du mois de mars 2012 : Analyse Quantitative vs Analyse Qualitative en Géographie   Débat du mois de mars 2012 : Analyse Quantitative vs Analyse Qualitative en Géographie Icon_minitimeMar 6 Mar - 4:27

L'année 2011 voyait l'édition d'un livre sur la géographie intitulé "Practical Statistics for Geographers
and Earth Scientists" que j'apprécie énormément et que je recommande vivement, écrit par Nigel Walford.
Dans sa préface, l'auteur fait remarquer qu'après plus de 50 ans que la révolution quantitative a frappé la discipline et connexes, il y a toujours un réel besoin de réinterprétation des techniques statistiques et de démonstration de leur application dans la résolution des problèmes contemporains. Autrement dit (et c'est moi qui parle), les géographes ont tendance à fuir les statistiques, préférant du coup la "géographie qualitative" à la "géographie quantitative". Cela dit, quelle différence peut on faire entre ces deux formes d'analyse ?

L'auteur définit l'analyse quantitative, en Géographie, comme le "traitement et l’interprétation de données sur les choses, parfois appelées phénomènes, qui sont contenues (cachées) sous une forme numérique. En d'autres termes, cette analyse enquête sur les similarités et les différences entre les Hommes et les lieux qui peuvent s'exprimer en termes de quantités numériques plutôt que des mots.

A l'opposé, l'analyse qualitative reconnait l'unicité de tous les phénomènes et se distingue par l'importance qu'elle accorde à l'exceptionnel, à ce qui est rare, aux cas idiosyncrasiques même si ceux ci s'exprime parfois en termes numériques." Elle s'évertue donc à une description exhaustive des phénomènes qu'elle observe.

Stewart Fotheringham, Chris Brundson et Martin Charlton, dans leur livre intitulé Quantitative Geography: Perspectives on Spatial Data Analysis, affirme que "l'un des plus inexplicables paradoxes auquel ceux qui revisiteront le développement de la géographie, à la fin du XXe siècle, sera pourquoi de nombreux géographes ont tourné le dos aux analyses de données spatiales quantitatives alors que beaucoup d'autres disciplines ont reconnu leur importance. Au moment où la demande d'analystes des données spatiales s'accroit rapidement, la majorité des diplômés de géographie est, au mieux, non-quantitative et, dans quelques cas activement anti-quantitative."

Ils justifient cette attitude négative des géographes par le fait qu'ils sont désillusionnés par le positivisme philosophique sous-tendu par les nombreux travaux aux premières heures de la géographie quantitative.
L'autre raison est que les analyses des données spatiales sont perçues comme difficiles non pas seulement par les étudiants, mais aussi par les géographes académiques qui typiquement ont un "bagage non-quantitatif".

Ce qui, enfin, m'amène à poser les questions suivantes scratch :

Le fort attrait pour l'analyse qualitative n'est-elle pas un moyen de se dérober des calculs quantitatifs au risque de paraitre comme une "demi-science" par les autres ?

Devant les besoins sans cesse croissants d'analystes spatiales, les géographes (experts donc des questions spatiales) n'ont-ils pas intérêt à intégrer l'analyse spatiale dans tous les compartiments de la géographie ou ce volet doit-il être l'objet d'une spécialité à part entière ?

Existe t-il des domaines d'étude qui exigent l'application de l'une ou l'autre forme d'analyse ou les deux à la fois ?

Quelles sont selon vous, la ou les meilleures formes d'analyse en géographie? (parmi les deux).

Voilà j'espère apprendre un peu plus sur ce sujet.
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Ptolémée
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MessageSujet: Re: Débat du mois de mars 2012 : Analyse Quantitative vs Analyse Qualitative en Géographie   Débat du mois de mars 2012 : Analyse Quantitative vs Analyse Qualitative en Géographie Icon_minitimeMar 6 Mar - 5:19

Deja pour commencer, je crois qu'il convient bien de distinguer dans la géographie quantitative dans son ensemble, ce que l'on appelle les statistiques ou plus avancé les géostatistiques (incluant une dimension spatiale active dans les calculs) de la modélisation. Nous ne sommes pas tout à fait dans les mêmes logiques.
Dans le premier cas, on fait de la géostatistique en pratiquant une AFC ou une ACP ou encore avec des simples moyennes et écarts types alors que dans le second cas, on rentre souvent dans des calculs algébriques qui n'ont pas grand chose à voir avec ce que l'étudiant de L3 peut voir au jour le jour. C'est un peu toute la différence qui existe entre les mathématiques pures et la branche annexe des statistiques. Certains iront même jusqu'a dire que les statistiques ne sont pas vraiment des mathématiques.
Alors bien sûr, nous parlons ici de science dure et en géographie, il existe une dimension appliquée qui est sans doute plus forte qui fait que tout calcul même le plus théorique qu'il soit devrait se doubler d'une application numérique de type géostatistique.

Après, en tant que géographe quantitativiste et théoricien, j'apporte ici mon témoignage de près de 10 ans de pratique d'abord en thèse puis en tant que prospecteur "isolé". Il est souligné un certain rejet de la quantitative dans les rangs des géographes, c'est un fait, je confirme.
Je me souviens de mes premiers débuts dans les colloques où j'en venais à présenter mes travaux et toute l'antipathie que je recevais pour chaque exposé. C'était d'autant plus frustrant que pour valeur de travail sans doute équivalente, on exigeait de nous non seulement une plus grande clareté, cela peut se comprendre, mais aussi, et ce qui est déplorable, un niveau bien plus important de réalisation et de finalisation, toute chose étant égal par aillieurs, par rapport à un doctorant qualitatif.
On ne comprend pas bien pourquoi une telle exigeance de la part de géographes non quantitativistes qui naturellement tiennent la barre au plus haut niveau du CNU et localement dans les commssions de selection des universités.
En somme, le géographe quantitativiste est vu fondamentalement comme "moins bon" par ses collegues plus littéraires. Je me suis même vu entendre d'un directeur de recherche dont je tairais le nom : "tu n'as aucune chance de trouver un poste, le nimbus n'a pas sa place dans la discipline, "l'excellence est littéraire en géographie".

On peut regretter ce racisme, cette ostracisme mais il est réel ou a été réel il y a 10 ans. Et c'est vraiment surprenant quand on voit comment fonctionnent nos universités. Le côté quantitatif privilégie a contrario une approche ouverte, non sectaire avec une grande part d'épisthémologie alors que les enseignants de l'autre versant ont une réaction épidermique qui relève sans doute plus de la peur iraisonnée.
Négation ou encore plus grave mépris face à l'ignorance de ce que peut représenter la quantitative.

Combien de fois est ont recalé dans des revues sans aucun motif, aucun rapport et même sans réponse de la part du comité de redaction simplement parce que la politique edititoriale a fait le choix d'une géographie classique.
Ou plutôt combien de revues vraiment quantitatives françaises en géographie, très très peu :
- cybergeo, la plus connue
- la revue internationale de géomatique
et voila on a fait le tour.
Observons, sans polémique aucune, que même cybergeo, qui publie la plupart des travaux français quantitativistes, offre un espace de parole non négligeable à une gographie plus traditionnelle.
Alors après nous sommes contraint d'exiler nos travaux dans d'autres revues proches de l'economie :
- les cahiers scientifiques des transports
- la revue d'economie régionale et urbaine

C'est assez révélateur d'une situation cruelle, le géographe quantitatif est donc aux yeux du géographe "classique" un demi économiste, terme naturellement extrêmement péjoratif qui relève d'une vraie méconnaissance de ce domaine de la géographie. Comment se faire reconnaitre alors quand on sait que l'économie snobe les travaux spatiaux, j'en veux pour preuve les transfuges du Laboratoire d'économie des transports de Lyon qui par ailleurs sont plus qu'excellents mais en marge de l'economie traditionnelle.

Je finirais par cela enfin, on dit souvent que les avancées viennent des marges des disciplines, dans ce cas demandons aux géographes "classiques" d'être plus conciliants, ils ont certainement autant à y gagner que nous. La géographie, dans sa configuration actuelle, de type Ecole française de géographie ORSTOM et compagnie n'est plus du tout en phase avec le monde dans lequel nous vivons. Conserver cette seule orientation serait probablement une grave erreur qui nous pousserait vers une marginalisation du savoir géographique dans la connaissance globale des sciences humaines et des sciences dites de la terre. Cette situation explique pour partie la perte d'influence et de credibilité du geographe dans les cabinets ministeriels et ce qui est sans doute plus grave dans le monde professionnel (collectivité, autre administration ou buerau d'étude).



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