La Grèce doit-elle sortir de l'Union Européenne ?

La question est d'ordre économique mais évidemment les arguments peuvent élargir ce champ. La Grèce n'est-elle pas un symbole fort de l'histoire et de la culture européenne ?

Dette publique grecque : 142,5% du PIB (premier trimestre 2011)

Le Japon est le pays le plus endetté au monde, la dette publique s'élève à 229% de son PIB. La Grèce est deuxième.

La dette publique est l'addition du déficit budgétaire de l'Etat, de celui des collectivités territoriales et de la sécurité sociale.


Déficit budgétaire grec : 11% du PIB (premier trimestre 2011). Le solde budgétaire est négatif comme dans la plupart des Etats d'Europe mais très élevé dans le cas grec. Les collectivités et la sécurité sociale ne sont pas pris en compte.

Imposition : Impôts sur le patrimoine très faibles : 1,3% du PIB. De plus il faut noter et rappeler que les fraudes fiscales sont légion dans ce pays de 11 millions d'habitants.

Il est certain que l'on peut peut évoquer le rôle :

1) du traité de Lisbonne et notamment de l'article 123.

L’article 123 du Traité de Lisbonne stipule que : « 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite »

En clair les états signataires s’interdisent de se financer directement à taux zéro auprès de leur banque centrale ou de la BCE. Ils sont obligés de s’adresser aux banques privées qui leur proposent les taux qu’elles décident tout en se finançant actuellement elles mêmes à un taux quasi nul auprès de la BCE.


2) des banques commerciales et de la création monétaire par le crédit avec des taux d'intérêts parfois exorbitants.


3) de la politique des réserves fractionnaires : les banques commerciales peuvent prêter plus de 6 fois ce qu'elles possèdent. Si elles dépassent ce taux elles peuvent emprunter aux banques centrales des Etats.

Bon débat.

Une question que je me pose : si la Grèce sort de la zone euro, est-ce que d'autres pays ne seraient pas tentés de faire la même chose ? Ce qui risquerait ensuite de réduire fortement la valeur de l'euro.

Au contraire, ça augmenterait la crédibilité de la zone euro .Si nous voulons que la Suède et la Grande-Bretagne entrent dans cette zone, il vaut mieux éviter qu'il y ait des pays déficitaires.

En même temps.. jamais la Grande-Bretagne ne voudra de l'euro.


Enfin si la Grèce sort de la zone euro, ça deviendra le symbole de l'échec de cette monnaie européenne. Oui, je suis un peu pessimiste à ce niveau-là. Pas que je sois anti-euro mais cette crise n'est vraiment pas ce qu'il y a de plus réjouissant.

D'un autre côté, ça nous aidera certainement beaucoup que la Grèce sorte de la zone.

Il y a un sujet dont on ne parle jamais, c'est le coût des Jeux Olympiques d’Athènes, avec les investissements en infrastructure qu'ils ont nécessité.

Que ce soit les investissements publics ( infrastructures sportives, transport publics, etc..) ou privés (remise à niveau du parc hôtelier, mise aux normes des établissements recevant du public).

Je suis persuadé que ces JO ont leur rôle à jouer dans la situation actuelle, non pas comme cause unique, mais plutôt comme catalyseur d'une situation économique déjà mal en point.

YLH-Maestro a écrit:

Il y a un sujet dont on ne parle jamais, c'est le coût des Jeux Olympiques d’Athènes, avec les investissements en infrastructure qu'ils ont nécessité.

Quand on regarde ce que sont devenus aujourd'hui la plupart des aménagements, ce n'est pas en frais d'entretien que ça a couté cher financièrement aux Grecs.
Le terrain de Beach-Volley par exemple, est devenu un espace en friche. C'est vraiment dommage de voir un espace pareil, qui a été exposé mondialement en 2004, être dans un tel état moins d'une dizaine d'année après.

Par exemple, voici ce qu'il reste du stade de hockey d'Athènes :
Source : RTBF.be

Selon l'article en relation avec la photographie, les J.O aurait coûté 5 %de PIB, ce qui n'est pas négligeable.
Lien : http://www.rtbf.be/sport/autres/detail_jo-les-stades-atheniens-sont-a-l-abandon?id=7226293

Les JO sont devenus une vitrine marketing! A la base grecs en plus, ironie du sort.
Je dirais que la Grèce ne doit pas sortir de la zone euro. Autre ironie du sort, le nom Europè aurait été attribué à une princesse phénicienne (ça me laisse pantois quant aux contours de l'Europe continentale, et en tant qu'institution politique supra-nationale!) à l'origine de la mythologie qui en découle. D'autres lexicologues et étymologistes ont des avis différents, mais ce n'est pas le sujet.
La Grèce antique, sa philosophie, ses sciences, n'est elle pas l'un des piliers de la culture européenne? La démocratie y trouve ses origines, et autre pied de nez à l'Histoire, on parle de cités héllèniques morcelées et rivales, et en quelque sorte patriotiques, même si le terme est mal choisi. J'aimerais qu'un historien nous en parle plus...

Pour en revenir à l'exclusion de la Grèce au sein de la zone euro, je trouve cela franchement, très franchement hypocrite. On nous dit que les Grecs sont les rois de la corruption en Europe. Mais peut-être que eux l'assument, non? Qu'en est il de Takkiedine et tutti quanti? Arrètons la mascarade nous sommes tous dans le même bateau, ou plutôt le même Titanic. On vit tous au dessus de nos moyens, nous le savons et pourtant on ne veut pas voir l'iceberg qui se profile devant notre nez. Pourtant les radars et Döppler sont catégoriques, si vous me pardonnez la métaphore. Je ne fais pas du pessimisme pour m'amuser, je trouve honteux, comme d'habitude, que les plans d'autérités tétanisent le pays, pendant que les armateurs grecs (1ère flotte au monde!) voguent paisiblement au gré d'Eole...

Je trouve honteux de taxer les pauvres au nom de la libéralisation et du renflouement banquaire! Mais liberté de quoi? Liberté de spéculer? D'amasser des richesses pour des générations et des générations? Pour le réinvestir dans d'autres activités lucratives? Pour que l'argent dorme dans des paradis fiscaux dits "gris"? Où est l'utilité?
Et comment associer le libéralisme keynesien post-fordiste à la liberté quand une grande partie de la population (française) dort dans des pavillons standardisés et préfabriqués, achète le même smart-phone, rève aux mêmes plages ensoleillées, aller au même fast-food avec le même moteur rugissant... Je ne suis pas contre la richesse sans laquelle je ne pourrais me nourrir, étudier, écrire sur ce forum, me soigner, mais ne faisons pas semblant de ne pas comprendre la question grecque.

Bonjour à tous,

Je dirais bien que la Grèce est un victime de l'Union Européenne! Et les pays Africains victimes de la Banque Mondiale et du FMI.

Bien cordialement!